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La Face Cachée

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Albert Einstein

"La vie, c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre."

Juste par curiosité...

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15 avril 2008 2 15 /04 /avril /2008 12:13
     Il y a des livres qui donnent envie d'écrire, il y a des livres qui, malgré leur qualité littéraire, ne nous écrasent pas du poids de leur savoir. Il y a des livres, on ne saurait trop expliquer pourquoi, donne envie de saisir sa plume, soyons plus moderne: son clavier, pour déposer quelques mots sur une page blanche, bien qu'on se sente totalement incapable d'être au même niveau. Il y a des livres qui ont une musique, et quand on les referme, cette musique continue de jouer et nous donne envie de jouer avec elle. Un peu comme des vers, un accent ou une façon désuète de s'exprimer qu'on entendrait pendant un certain temps, et qui à la fin continueraient de résonner en nous et sembleraient dicter notre façon de s'exprimer. Ça vous est sans doute déjà arrivé de faire cette expérience: vous regardez un film dont l'action se déroule à une autre époque, ou dans une région avec un fort accent, et une fois le film finit, il vous semble que c'est la manière dont on devrait parler, vous êtes même tentés en ouvrant la bouche d'adopter ce langage. Moi cela m'arrive quasi systématiquement. Je me souviens avoir vu il y a quelques années un court-métrage, dans lequel le personnage principal ne pouvait s'empêcher de parler en alexandrins, et après la diffusion mes pensées essayaient de s'enchaîner sous forme de vers. C'est finalement assez marrant à vivre.
     Il y a des livres, comme « Le Carnet d'or » et « L'herbe rouge », qui ont des musiques, très différentes l'une de l'autre mais qui restent toutes deux en tête. Dans le premier, l'écriture y a tellement d'importance, je ne veux pas parler de la forme mais dans le fond, que cela ne peut qu'inviter les lecteurs à écrire eux-aussi. La musique est alors intime, douce ou violente, mais en tout cas tournée vers l'intérieur, vers soi. Dans le second, et les autres livres du même type, la musique est totalement différente. Elle est pleine de couleurs vives, elle invite à l'absurde, à l'abstraction, à la fantaisie, à l'onirisme. Elle nous éloigne de la réalité vers un monde inventé. Elle donne envie d'inventer nous-aussi son propre monde absurde.

      Après lecture complète de L'herbe rouge, ma première réaction a été la déception. Pas celle du bouquin dans son ensemble, mais la déception vis-à-vis des personnages, pas dans ce qu'ils sont, mais dans leurs comportements à la fin. Comme des personnes que l'on connaîtrait réellement, ou qu'on croirait connaître, et qui finiraient par nous décevoir par des actes dont on ne les savait pas capable. Bref, je me suis attachée à eux, personnages féminins et masculins, j'attendais autre chose de leur part.
      Finalement, ce livre assez coloré est dans le fond assez noir, sombre, alors que Le Carnet d'or, que je ne pouvais m'empêcher d'imaginer en noir et blanc, est très lumineux. Les deux en tout cas se rejoignent sur un point: ils nous font réfléchir sur qui nous sommes, revenir sur qui nous avons été et sur ce que nous voulons être.
J'aime bien cette phrase extraite du commentaire à la fin du livre de Vian : « Toute l'oeuvre de Vian est poignante, certes, mais conseille de rire, surtout, et très vite! » Ironie du désespoir? Entre rire et larmes?


« La littérature ne s'apprend pas. On rencontre simplement, en ce domaine, des gens ou des livres qui, brusquement, vous disent, vous montrent ce que vous avez besoin d'entendre ou de voir. »
Doris Lessing

« L’histoire est entièrement vraie puisque je l’ai imaginée d’un bout à l’autre. »
Boris Vian

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14 avril 2008 1 14 /04 /avril /2008 11:40
    Petite séance de rattrapage pour ceux qui voudraient voir le film dont j'ai parlé , à savoir "Mars à table": rediffusion sur Arte le vendredi 18, ou plutôt le samedi 19 à 03h00. Mon ami, euh, je veux dire mon programme télé précise "sur la TNT". Espérons pour moi qu'il ait tort; en même temps, ce ne serait pas la première connerie qu'il me dirait, ce fieffé coquin...
Si c'est article ne reste pas lettre morte, et que quelqu'un voit ce film, viendez me dire ce que vous en aurez pensé! Je vous autorise même à m'insulter
si vous avez détesté, mais pas trop quand même: je suis un petit être sensible.
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12 avril 2008 6 12 /04 /avril /2008 22:01
    J'ai déjà raconté ici comment on peut arriver, en de rares occasions, à voir de très bons films sur son petit écran, alors même que l'on n'a que 5 chaînes (je ne compte pas TMC, hein, et si vous l'avez, vous savez pourquoi). Je vais ajouter là une autre manière de faire: le hasard, le zapping tardif de dernière heure, le petit tour et puis s'en va, le dernier tour d'horizon avant d'appuyer sur le bouton d'arrêt définitif de la boite à zimages.
    Peut-on parler d'un film dont on n'a vu que les 20 dernières minutes? Ben, j'vais géner, je ne vois pas qui va m'en empêcher (non mais!).
    D'abord, petite précision: il y a pas mal de possibilités pour moi pour un film d'être "bon". Celui-ci a choisi celle de me faire rire en me laissant pantoise devant ses "gags", complètement ahurie, voire sur le cul.
Je n'en croyais pas mes yeux et je n'arrivais pas à les détacher de l'écran.

    Reprenons : hier soir, à à peu près 00h30, je zappe sur Arte et tombe sur un film américain en VO. Non non, partez pas! Reviendez! Bref, je suis restée scotchée devant "Mars à table!" (en même temps, uniquement la fin du film...), une espèce de parodie de science-fiction (ce qui n'est pas un genre que j'apprécie trop), avec des gags décalés très très gros, mais je dois être bonne cliente parce que j'ai adoré. En particulier "le petit bonhomme cloué", à savoir Jésus sur la croix (si si), et la victoire des saintes ondes audiovisuelles sur le Mal, à savoir les martiens.
    Comme je veux être honnête avec vous (en même temps j'suis une fille bien donc c'est pas difficile... et modeste avec ça), voilà un avis sur ce film, avis que j'ai trouvé sur le net:
"Comme son nom le laisse préssentir, cette série Z est un sombre navet mais, et du moins je l'espère, un navet qui se veut être une mauvaise parodie revendiquée des film d'invasion extraterrestre et qui n'a pas d'autre but que de faire pleurer son spectateur, pleurer de ridicule bien évidemment, tellement les acteurs sont minables (d'ailleurs pas connus) [...]."
Alors, qui de nous deux a raison? Moi bien sûr Encore une fois, je n'en ai vu que la fin, mais tout de même... Y a quelqu'un d'autre qui l'a vu?
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2 avril 2008 3 02 /04 /avril /2008 17:10
free music


Ah ça non, on n'est pas là pour ça.
Petit avant propos: ce qui suit est juste un petit plaisir personnel, et comme il n'y a pas de mal à se faire du bien... Comme ça, vous êtes prévenus...

   Je viens de commencer de lire L'herbe rouge de Boris Vian, et j'ai envie de profiter de l'occasion pour vous parler de mon livre de chevet, celui qui n'est jamais très loin de moi et que j'aime à rouvrir de temps en temps pour relire quelques morceaux choisis. Comme souvent avec les livres, je me revois encore le lire pour la première fois, je revois la chambre, je revois la fenêtre qui donnait sur l'un des plus beaux panoramas de Lyon, je revois la nuit et les milles lumières de la ville, et Fourvière qui, même pour une athée convaincue, semblait protéger depuis sa position supérieure et par son aura la capitale des Gaules (on s'abstiendra de toute blague grivoise...). Et moi-aussi j'avais alors l'impression de dominer toute cette activité des hommes, du haut de mon immeuble d'une de ces banlieues trop souvent citées dans les faits divers. Peut-être même qu'à cet instant-là, je me sentais forte.
   Mais revenons au sujet. Ce livre dont l'occasion m'est donnée de parler(enfin, c'est surtout moi qui me suis donnée l'occasion: on n'est jamais mieux servie...) est un recueil de textes et chansons de Boris Vian. A l'époque, je ne connaissais l'auteur que de nom, ne savais rien de lui, et n'avais même pas lu L'écume des jours (que je n'ai toujours pas lu...). Bref j'étais vierge de toute idée préconçue, de tout a priori sur l'auteur comme sur l'homme. Je me suis plongée dedans d'abord naïvement, puis avec délectation.
    Il y a beaucoup trop à en dire, et je n'ai pas les capacités pour faire une thèse là-dessus. Je veux juste vous faire partager certains textes, dont le seule critère de choix est ... ben je sais pas en fait.
D'abord et avant tout celui qui m'a le plus bouleversée, et peut-être même le plus influencée : « Le déserteur », chanson particulièrement mal reçue à l'époque, qui fit l'objet de manifestations hostiles, et fut même purement et simplement interdite de diffusion sur les ondes de la radio nationale. Chantée par Mouloudji mais après quelques modifications de sa part, Vian ne parviendra à la chanter à son tour qu'après en avoir modifié la fin.
Je vous remets le texte de la chanson, car on y prête encore plus attention en le lisant (à éviter pour certaines chansons sous peine de graves lésions cérébrales, voire d'atrophie du cerveau):

« Monsieur le Président,
Je vous fais une lettre,
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps,
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir.
Monsieur le Président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens.
C'est pas pour vous fâcher
Il faut, que je vous dise
Ma décision est prise
Je m'en vais déserter.

Depuis que je suis né
J'ai vu mourir mon père
J'ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants,
Ma mère a tant souffert
Qu'elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers.
Quand j'étais prisonnier
On m'a volé ma femme
On m'a volé mon âme
Et tout mon cher passé
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J'irai sur les chemins.

Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne et Provence
Et je dirai aux gens,
Refusez d'obéir
Refusez de la faire
N'allez pas a la guerre
Refusez de partir.
S'il faut donner son sang
Allez donner le vôtre
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le Président.
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurais pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer. »

Et maintenant les 4 dernières lignes originales:
« ... Si vous me condamnez
Prévenez vos gendarmes
Que j'emporte des armes
Et que je sais tirer. »

    Sur le coup, après lecture de ces quelques lignes, pour quiconque déteste les armes, on est tenté de se dire: « ah oui quand même! ». Enfin ce fut mon cas. Et puis j'ai réfléchi (si si), et je me suis dit que mon raisonnement était idiot et que le personnage n'est pas suicidaire: au contraire, il veut vivre, il veut se défendre pour continuer à vivre, que ce n'est pas une fuite mais une façon à l'inverse de faire face. Mais là ce n'est que mon humble interprêtation.
Vian a toujours prétendu que Le déserteur n'était pas antimilitariste, mais bien " pro-civil ".
N'empêche qu'il me semble que la détestation de la guerre et de nos gouvernants est un thème récurrent dans son oeuvre (voir par exemple La java des Bombes Atomiques ou encore Le petit commerce). Il aurait pu se contenter de critiquer les dirigeants, ceux qui donnent les ordres, leur mettre tout sur le dos. Mais cela aurait été trop facile, trop simple de dédouaner de toute responsabilité ceux qui obéissent, ceux qui semblent subir plus qu'ils ne font de choix. Au contraire, il met face à leurs responsabilités ceux qu'il qualifie de lampistes, dans un texte: « Le lampiste est le vrai coupable ».
« ... Mais un lampiste est une force agissante.
Cent lampistes sont un danger pour l'individu.
Cent mille lampistes suffisent à une guerre.
Cent millions de lampistes font le malheur de l'humanité.
... Hitler est mort, les lampistes restent et tâchent de se faire passer pour inoffensifs – comme tous les lampistes du monde.
... Tous amiraux dans la marine, finies les batailles navales. »


    Je ne peux pas évoquer Boris Vian sans parler d'un de ses livres que j'ai a-do-ré (là, je me revois dans une petite chambre sous les toits à la campagne...), un livre surréaliste, fantaisiste, absurde: L'arrache-coeur. Un psychiatre arrive dans un village où les vieux sont mis aux enchères, où les enfants peuvent voler, ou la notion même de temps diffèrent de la notre...
Pfff, encore un bouquin à relire...

    Je ne peux pas finir sans parler du Vian poète, comme dans ce texte que j'aime beaucoup:

    Sermonette
« Si je croyais en Dieu
Je serais heureux
De rêver au jour où je verrais le ciel
Un ange en robe blanche
Par un clair dimanche
Descendant vers moi dans un chariot doré
Dans un bruit d'ailes et de soie
Loin de toute la terre
Très haut, je verrais se lever devant moi
L'aube d'un jour sans fin
La brûlante lumière
Le bonheur éternel
Si je croyais en Dieu

Mais j'ai vu trop de haine
Tant et tant de peine
Et je sais, mon frère, qu'il te faudra marcher seul
En essayant toujours
De sauver l'amour
Qui te lie aux hommes de la Terre oubliée
Car tout au bout du chemin
Une faux à la main
La mort, en riant, nous attend pas pressée
Aussi mon ange à moi
Je le cherche en ce monde
Pour gagner enfin ma part de joie
Dans ses bras »


    Il y aurait beaucoup plus à dire, déjà parce qu'il y a plusieurs Boris Vian.  Je vous ai montré celui que je préfère. Mais je crains qu'il n'y ait déjà plus personne qui soit arrivé jusqu'ici de mon petit laïus.
Je me demande même si je vais le mettre en ligne...
Bref, si je le fais, et si ça intéresse quelqu'un, qu'il soit content, mécontent, pas d'accord, qu'il ait des remarques à faire ou des conseils de lecture, qu'il n'hésite pas à se faire connaître...

Note de moi pour ceux que cela intéresserait (on ne sait jamais): j'ai trouvé beaucoup d'infos sur le site suivant:
www.borisvian.fr

« C'est drôle comme les gens qui se croient instruits éprouvent le besoin de faire chier le monde. »
Boris Vian
Extrait de Les fourmis

« Le ridicule ne tue plus, nulle part, mais aux U.S.A. il enrichit drôlement. »
Boris Vian

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30 mars 2008 7 30 /03 /mars /2008 18:16
  Je vous rassure tout de suite: je ne vais rien dénoncer ici, il n'y a aucune raison de se mobiliser, remballez vos claviers, arbalètes et autres fusils d'assaut... On reste calme et on boit frais. Quoique, en cherchant bien, on doit pouvoir trouver un bon nombre de perles...

    En fait, je voulais raconter comment je suis tombée sur un film vraiment bien à la télé... (wahou, quelle aventure fantastique!) ça arrive parfois, mais rien n'ai fait pour ça, bien au contraire. C'est presque le parcours du combattant, ou mission impossible.
   J'ai la sale manie, sale parce qu'il faut traverser des choses pas très propres, voire boueuses, et même merdiques, d'éplucher littéralement mon programme tv dans son entier, de la 1ère à la dernière heure de la journée télévisuelle. C'est plutôt vite fait vu que je n'ai pas beaucoup de chaînes, que les émissions sont toujours les mêmes, et que je ne lis qu'exceptionnellement tout ce qu'il y a autour du programme (les interviews pipeules, très peu pour moi). Bref, entre « Très chasse très pêche » (beuark, pardon: une remontée gastrique), « Thé ou café » et les grognasses de « l'alternative live » (tu parles d'une alternative!), il arrive parfois que l'on tombe la nuit sur des petits bijoux. C'est très rare, mais ça arrive. Surement une erreur du programmeur, un moment d'inattention de sa part dans la poursuite de sa politique d'abrutissement du public (qui n'a déjà pas besoin de ça...), presque une faute grave qui mériterait son renvoi si ses supérieurs l'apprenaient.
    Nous étions donc fin novembre, un jour x ou y (ou xx ou xy), quand je découvre sur mon magazine tv un film programmé à 2h30, sur la 1ère chaîne (vous ne me ferez pas dire son nom) et inédit... rien pour faire envie quoi! A priori on se dit que ça doit être une sacrée merde un sacré navet ou d'un ennui mortel tout juste bon à assommer un insomniaque près à tout pour s'en sortir, ou alors un film qu'on ne pourrait décemment pas passer à une heure décente (justement) en raison de scènes susceptibles de choquer un certain public (genre le héros lit un livre, ou pire: il aime ça). En tout cas, on se dit qu'il n'a pas dû coûter cher à la chaîne pour qu'elle prenne la peine d'en faire une première diffusion à cette heure-ci (2h30 merde!!).
  
  Moi, comme je n'ai pas grand chose à foutre de mes journées (si si: je vous ai entendu le penser très fort!), je google le titre du film, le résumé me plaît, j'enregistre (tiens, ça va plus vite d'un coup). Et donc j'ai l'heureuse surprise de voir « Imposture », film de 2005 de Patrick Bouchitey, avec lui-même, Laetitia Chardonnet, Isabelle Renaud... Un prof de fac, critique littéraire, et écrivain en mal d'inspiration, et même frustré et odieux, kidnappe une de ses élèves pour lui voler le livre qu'elle vient d'écrire, qu'il aurait dû écrire... Et à la fin ... , non faut vraiment le voir.
Enfin, ce n'est que mon humble petite opinion, vous en faîtes ce que vous voulez.
N'empêche que je n'ai toujours pas compris pourquoi ils ont diffusé ce film à 2h30... Ou alors c'est vraiment moi qui ai un goût de chiotte mauvais goût (je note: à ne pas exclure).

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25 mars 2008 2 25 /03 /mars /2008 22:38
Le-Carnet-d-or.jpg   Ce livre que j'ai tant aimé et dont j'ai déjà fait l'éloge précédemment, il faut quand même que j'en donne le titre : « Le Carnet d'Or » de Doris Lessing. Son auteure a reçu le prix Nobel de littérature l'année dernière, en partie en raison de ce livre sorti dans les années 60.
   Qualifié souvent de roman féministe, cela provoqua cette réplique de Mme Lessing : "Je déteste cette étiquette d'écrivain engagé qu'on continue à me coller. Aucun de mes romans n'est politique. Je décris des situations, je suis écrivain, c'est tout." Et rien que pour ça, elle mérite tout mon respect.
   C'est un livre de 600 pages (grandes pages, petits caractères, pleins de lignes, bref assez effrayant quand on le commence). Mais la façon même dont il est écrit et son découpage fait qu'on n'a pas l'impression de rester confiner pendant des heures et des heures, de s'enliser dans une histoire dont on ne verrait pas la fin. Il s'agit d'Anna, un(e) écrivain(e), sa vie, et 4 carnets qu'elle tient, classés par couleurs et dans lesquels elle met une part différente d'elle-même, comme pour cloisonner son existence : sa vie en Afrique pendant la deuxième guerre mondiale (ah, encore l'afrique!), son engagement politique (le communisme en Angleterre et ailleurs, l'après stalinisme...), un roman qu'elle tente d'écrire et sa vie amoureuse (et déjà là, c'est pas rien, croyez-moi! Du genre à choquer pas mal de gens de l'époque et même d'aujourd'hui). Il semble pourtant y avoir un lien qui relie tout cela, un lien que l'on ne comprend que vers la fin du livre et qui explique ce cloisonnement : la peur du personnage principal (et donc de l'auteur elle-même? On peut se poser la question car il y a tellement de mises en abîme que je me suis parfois emmélée les pinceaux entre Doris Lessing, Anna et le personnage du livre qu'Anna écrit) donc la peur de tomber dans la folie. Parviendra-t-elle à l'éviter? (je laisse bien le suspens, hein?)
   Tenter d'en faire un résumé serait mission impossible tellement c'est un bouquin foisonnant d'idées. Je crois que je n'avais jamais encore lu de ma vie un livre comme celui-ci, si dense, si libre, si moderne, un livre qui prenne autant de libertés avec les personnages et avec les mots. On ne sort pas indemme d'un tel texte.
   Plus que toute autre chose, je me demande comment on peut écrire un tel livre, le temps, la concentration que cela exige, les maux de tête pour organiser tous les thèmes qui y sont abordés,... Bref, un travail titanesque... Chapeau bas Madame!

J'ai déjà mis quelques extraits du livre. En voilà encore un que j'aime particulièrement:
« Tout plutôt que le calcul, le non-engagement, le refus de donner par peur des conséquences... »

Et quelques citations de Doris Lessing (her self):
« Pensez faux, s'il vous plaît, mais surtout pensez par vous-même. »

« La littérature ne s'apprend pas. On rencontre simplement, en ce domaine, des gens ou des livres qui, brusquement, vous disent, vous montrent ce que vous avez besoin d'entendre ou de voir. »
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24 mars 2008 1 24 /03 /mars /2008 22:09
free music



   Séance ciné. Je suis allée voir Paris (le film de Klapisch). J'avais eu des échos très différents, mais je préfère toujours me faire ma propre opinion. En fait, et je ne m'y attendais pas du tout, j'ai bien ri. Pas de grands éclats de rire, mais parfois vraiment limite... J'ai bien aimé, vraiment. Et ce n'est pas par amour pour cette ville : toutes les deux, nous sommes des étrangères. Nous ne nous sommes rencontrées que deux fois en tout et pour tout, et si elle a des charmes, je la trouve un peu trop brutale à mon goût, trop speed, trop pressée. Elle manque aussi de sourire, de politesse... Bref, le sujet n'est pas là.
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20 mars 2008 4 20 /03 /mars /2008 17:01

   Et bien voilà, on prend des habitudes, on apprend de ses erreurs, on comprend des trucs tout con qu'on aurait pu comprendre depuis longtemps si on avait pris le temps de se pencher dessus plus tôt, et PAF, on me change tout!! Ce qui veut dire re-essais, donc re-échecs et re-pertes de temps pour au fond pas grand chose...

   Aujourd'hui, je me suis rendue compte que, suite à des modifications, certains détails tech-niques que j'avais enfin compris hier sur l'utilisation d'un blog (au bout d'un temps bien assez long) venaient tout juste d'être modifiés, pour notre confort certes, mais en l'espèce pas le mien. VDM

   Aujourd'hui, j'ai surtout découvert un site plutôt sympa : www.viedemerde.fr . Et que celui qui ne se retrouve à aucun moment à la lecture de son contenu me jette ... ce qu'il voudra.

   Aujourd'hui, j'ai découvert aussi un autre site : celui-là, dont j'ai particulièrement apprécié le journal.

  Aujourd'hui, et sur ce même site, j'ai aussi appris un nouveau mot, mais il est tchèque : Litost. ça me rappelle que ça fait longtemps que je veux lire un ouvrage de Kundera...

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19 mars 2008 3 19 /03 /mars /2008 17:43
   Hier soir, j'ai vécu un phénomène bizarre qui s'était déjà produit  auparavant, mais jamais je crois à cette intensité. Arrivée à la fin de ma lecture pour la soirée, je fais ce que je fais souvent : je regarde le nombre de pages qu'il me reste avant la fin du bouquin. C'est une habitude idiote et sans intention. Je ne l'explique pas. Le fait est que le livre en question est long, très épais, et que si je le trouve ... (je vous dirai toutes les bonnes choses que j'en pense ultérieurement), au bout de quelques semaines, on ressent aussi le besoin de passer à autre chose, il y a tant de livres que je ne lirai pas!!!
    Je savais bien sûr que j'arrivais au bout du bout. Et pourtant, lorsque j'ai réalisé qu'il me restait très exactement 15 pages avant de refermer définitivement (quel mot atroce, et surement faux) l'ouvrage, j'ai ressenti, et je vous assure que je n'exagère pas, j'ai ressenti un sentiment d'effroi, oui oui, d'effroi. Une frayeur comme lorsque l'on se retrouve au bord d'une falaise, au bord du vide, comme s'il ne pouvait plus rien y avoir après ce livre, comme s'il n'y avait plus rien à lire, comme si tout avait été dit. Il me sembla d'un coup que j'aurais pu le continuer pendant encore plusieurs semaines, voire même peut-être plusieurs mois.
    Bien sûr, il n'y a pas que la qualité du livre qui peut expliquer cela, même si elle en est la raison essentielle. Il y a aussi le fait qu'il s'agit d'un cadeau, et que ce livre m'a portée pendant plusieurs semaines. On ne se détache pas si facilement d'un tel compagnon. Je peux associer chaque livre à une période de ma vie, à des événements, voire même à des non-événements, à des lieux, à des attentes, à des couleurs, des odeurs... Et peut-être celui-ci plus que tout autre restera lié pour toujours à ces quelques semaines d'une teneur particulière à mes yeux. Il en sera lié, et en est en même temps le reflet par le chaos que j'y ai lu. La peur que j'ai ressenti est forcément liée à cela : comme le personnage principal se libère à la fin de tout ce qui a précédé, cette même fin me semble correspondre pour moi à un virage dans ma vie. J'analyse (attention danger : auto-analyse) donc cette peur comme n'étant pas celle de la fin du livre, mais la peur du virage qu'il me faut prendre dans la réalité. Hum hum hum... profond, non?
    Il demeure que le prochain livre que je lirai aura une lourde tâche : celle de m'accompagner dans ce tournant, et celle d'être à la hauteur des chevilles du précédent... Il a déjà toute ma compassion pour le difficile rôle que je lui donne.
    Je n'en ai pas fini avec ce livre : il me reste ces fameuses 15 pages, dont je savourerai chaque mot, chaque virgule, et je reviendrai en parler ici, sans quoi ce blog ne servirait définitivement à rien.


De quel livre je parle? Celui dans lequel il est écrit les phrases suivantes:

« Je répondis en écoutant ce que j'allais dire, pour découvrir ce que je pensais ».

« Tu ne peux tout bonnement pas devenir sage, mûr, etc, si pendant une trentaine d'années tu n'as pas été un cannibale frénétique ».

« Elle se retrouva étouffée dans une sensation qui, lorsqu'elle l'analysa, se révéla être la solitude – comme si elle eut été séparée des autres gens [...] par un vide émotionnel ».

Cela vous dit quelque chose? Non, vraiment rien? Alors patience...


« Un bon livre, c'est un livre qui te fait mal quand tu le refermes. »
[Anonyme]
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15 mars 2008 6 15 /03 /mars /2008 17:31
free music
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