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La Face Cachée

  • : Le blog de Eurêka
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Albert Einstein

"La vie, c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre."

Juste par curiosité...

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12 janvier 2009 1 12 /01 /janvier /2009 12:54
        Ce n'est pas un aveu très surprenant, encore moins la nouvelle du siècle : je suis plutôt solitaire et la vie en communauté n'est pas faîte pour moi. D'ailleurs je n'ai pas une grande affection pour les communautés, quelque soit leur sorte, communauté de genre, communauté de race, de religion, etc. Se rassembler épisodiquement parce que l'on partage un même amour pour un passe-temps commun, soit, mais ça dérive trop souvent vers des groupes beaucoup sectaires se retranchant sur eux-mêmes, au détriment de leur ouverture d'esprit. J'aime la diversité, le panachage, les cocktails incongrus de composants a priori incompatibles.

        Mais un tempérament a priori solitaire a son côté pervers : à force de se retrancher des autres, on finit par avoir une solitude plus grande que celle que l'on aurait souhaité au départ, et elle est de plus en plus souvent vécue comme plus subie que voulue. La conséquence peut en être un bavardage excessif quand on nous en donne l'occasion, alors qu'on n'est pas habituellement de tempérament bavard.

       Mais si je n'ai jamais voulu me retrouver dans une case, automatiquement associée à un groupe d'individus perdant justement ainsi leur individualité, je dois reconnaître qu'il m'est arrivé souvent de regarder ces regroupements d'un regard envieux, oui envieux de leur complicité, de leur partage, et beaucoup de leur disponibilité.
       Je parle là de communauté au sens très large. Communautés familiales et amicales comprises. Et, sans pour autant désirer réellement me retrouver à leur place, la télévision me donna souvent l'occasion de  ressentir une pointe d'envie en regardant les séries de mon enfance : Huit ça suffit (ici), Un toit pour dix () (je viens de voir le nom de la ville dans laquelle la série est censée se dérouler...), et bien sûr Friends. Ainsi, j'ai toujours jalousé l'amitié fusionnelle des 6 héros de cette dernière série, alors que, bien entendu, je n'aurais jamais supporté que l'on puisse s'introduire chez moi à sa guise et y circuler comme dans un moulin. Mais leur union, leur disponibilité les uns à l'égard des autres, et ceci malgré aussi des grandes  différences entre eux tous, le fait que l'un manquant à l'ensemble et tout se briserait (Imaginez Friends sans Phoebe!), tout cela me faisait rêver, comme beaucoup je suppose. Y compris leur proximité, ce qui participait à renforcer l'idée de pouvoir répondre à un besoin immédiat d'une présence réconfortante. La solitude qui trouverait son remède juste de l'autre côté d'une simple porte. Mais comme toute histoire qui finit mal, ils finissent par grandir, mûrir, ou ce que vous voudrez, et acquérir leur autonomie. Peut-on faire le chemin inverse?

       Le fait de n'avoir pas d'inclination communautaire, et ce rejet de beaucoup de ces types de regroupement, ne veut pas dire que je ne comprends pas le besoin de certains de se retrouver au sein d'un ensemble plus large d'individus, en dehors de leur cercle familial et seulement amical, au sein d'ensembles de personnes partageant des intérêts communs, des centres d'intérêt similaires, se recherchant ainsi des ressemblances avec d'autres individus. En particulier quand on est jeune. Parce qu'on a parfois (souvent, et là je parle pour ma part) l'impression d'être un "extra-terreste", un  ovni, différent des autres, on ne se voit pas de points communs avec ceux qui nous entourent immédiatement, alors que justement, on a besoin de partager, de se retrouver en d'autres, pour mieux se comprendre, pour partager son expérience, et surtout y trouver du soutien en reformant un cocon familial qui n'est plus, en recréant une protection, parce qu'on ne se sent pas suffisament fort pour tout affronter seul, pour supporter les coups; parce qu'à plusieurs, on est forcément plus fort, plus résistant. Ce ne sont pas les exemples qui manquent et les risques et dérapages aussi. Ce qui peut protéger contre ça? Le caractère foncièrement solitaire, un individualisme plus fort que tout, une unité familiale qui résiste encore, et puis, tout simplement, le manque d'occasions de se laisser entraîner à cela.

        Pourtant, toute sa vie, on continue de nous enjoindre à se rapprocher de ses contemporains, on ne comprend pas que l'on n'ait pas forcément envie de toutes les possibilités qui nous sont ouvertes de rencontrer les autres. "Pourquoi tu ne sors pas", "tu devrais t'inscrire à une salle de gym / à un cours de danse / à une association de joggeur / à un club de scrabble / à un groupe de tricot" (rayer la mention inutile), etc. On a toujours plein d'idées pour vous, plein de solutions, même à des problèmes que vous n'avez pas, juste parce que les autres y voient un problème, et ceci, juste parce qu'il faut absolument sortir de cette image d'isolement qui semble si effrayante à certains. Que de bonnes idées, mais ils ne comprennent que difficilement que le remède peut nous sembler pire que le mal. Quand on n'aime pas les boites, quand on n'a pas envie de transpirer à côté d'inconnus, quand on ne se sent pas capable de "se forcer" à participer à une discussion avec des étrangers pour nous, et ainsi de suite. Il faut être dans la norme, sinon point de salut, et la norme est de faire partie de la collectivité, d'en être un membre actif, au risque sinon de passer pour un paria, un marginal. Et l'on sait que la marginalité fait peur. Ainsi, parfois, la question ne se pose pas de savoir si l'on est heureux, mais bel et bien si on en donne l'apparence, et dans le cas où justement on ne l'est pas, on associe automatiquement cet état de fait à sa façon de vivre en dehors des clous.

        Mais je m'égare, comme d'habitude. Revenons-en au communautarisme un bref instant, juste pour dire qu'au delà de réelles communautés, je leur préfère les ensembles d'individus, oui d'individus, unis par les seules notions de partage, rire, amitié, ou autre terme complètement dépassé ou ridiculisé, mais qui ne tendent pas à modeler ses membres, à en faire des êtres indifférenciés, pour au contraire leur permettre de conserver toute leur originalité, et leur intégrité (oups, que de gros mots).
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commentaires

D
c'est un dimanche de repos...pour moi...et te lire...me fait très plaisir...comme d'habitude les mots sont justes....Je te comprends..je suis un peu une extra terreste pour certains..A+
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E
<br /> Où on a garé la navette déjà?<br /> <br /> <br />