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20 novembre 2008
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16:16
J'ai ramené autre chose dans ma valise, en rentrant de vacances. Ou plutôt pas dans la valise, trop risqué, mais en bagage à main, pour surtout ne prendre aucun risque de perdre en route ce précieux colis.
Ce petit trésor n'est pas palpable. Il n'est pas visible non plus. Il n'a pas de prix.
C'est, disons, une façon de voir la vie, une espèce de philosophie, une technique simple pour relativiser les petits, comme les grands, évènements désagréables qui jalonnent notre chemin. Vous savez, tous ces petits riens qui nous pourrissent la vie au quotidien, ou ceux qui, mis bout à bout, finissent par former un gros rien bien noir et bien dur qui obscurcit notre paysage, nous bouche la vue, nous empêche de voir au-delà, de voir ce qui pourrait y avoir de beau de l'autre côté. Et puis, il y a aussi des choses plus graves, plus intenses, mais qui ont des degrés tellement différents. Pourtant, bien souvent, on ne voit pas ces degrés, on fait un amalgame de tout ça, on confond tout, on ne voit que du noir alors qu'il s'agit d'un gris plus ou moins foncé. Vous voyez ce que je veux dire? Je vais essayer d'être plus claire. La route est souvent jalonnée de contrariétés plus ou moins graves, mais qui ont le point commun de nous pourrir la vie. C'est le voisin qui claque les portes, la boulangère qui est moins aimable qu'une porte de prison, le téléviseur qui tombe en panne juste le soir où passe un film qu'on voulait absolument voir, et le même jour, le téléphone portable qui tombe dans une flaque d'eau et le flash suite à un petit excès de vitesse. Mais c'est aussi la maladie de quelqu'un qu'on aime, un gros contrat qui ne sera pas signé, le compte en banque qui vire dangereusement au rouge, etc. Bref, tout ce qui ne nous donne pas envie de sourire dans une journée, voire nous donne envie de grogner, de jurer, de pleurer ou d'engueuler la Terre entière, alors que la Terre n'y est pour rien et que cela ne changera pas grand chose au fond.
Ça, c'est le comportement qu'adopte mon paternel dès que les choses ne se passent pas comme il l'a décidé, exactement comme il l'a décidé ou comme il l'aurait voulu. Il est la preuve vivante, ce qui ne me rassure pas du tout, qu'on ne s'y habitue jamais vraiment. Bref, mon père, c'est le genre à faire une montagne d'un petit rien, à en faire une vraie crise d'angoisse et à te le faire payer à toi. Oui, parce que même si tu n'y es pour rien, absolument pour rien, d'une certaine manière, ça te retombe dessus. Si ce n'est pas directement, ce sera de toute façon par l'ambiance qu'il aura mise et la tension fort communicative (allez savoir pourquoi!). On ne sait jamais comment ça va se passer, à tout moment ça peut déraper.
Ce petit trésor n'est pas palpable. Il n'est pas visible non plus. Il n'a pas de prix.
C'est, disons, une façon de voir la vie, une espèce de philosophie, une technique simple pour relativiser les petits, comme les grands, évènements désagréables qui jalonnent notre chemin. Vous savez, tous ces petits riens qui nous pourrissent la vie au quotidien, ou ceux qui, mis bout à bout, finissent par former un gros rien bien noir et bien dur qui obscurcit notre paysage, nous bouche la vue, nous empêche de voir au-delà, de voir ce qui pourrait y avoir de beau de l'autre côté. Et puis, il y a aussi des choses plus graves, plus intenses, mais qui ont des degrés tellement différents. Pourtant, bien souvent, on ne voit pas ces degrés, on fait un amalgame de tout ça, on confond tout, on ne voit que du noir alors qu'il s'agit d'un gris plus ou moins foncé. Vous voyez ce que je veux dire? Je vais essayer d'être plus claire. La route est souvent jalonnée de contrariétés plus ou moins graves, mais qui ont le point commun de nous pourrir la vie. C'est le voisin qui claque les portes, la boulangère qui est moins aimable qu'une porte de prison, le téléviseur qui tombe en panne juste le soir où passe un film qu'on voulait absolument voir, et le même jour, le téléphone portable qui tombe dans une flaque d'eau et le flash suite à un petit excès de vitesse. Mais c'est aussi la maladie de quelqu'un qu'on aime, un gros contrat qui ne sera pas signé, le compte en banque qui vire dangereusement au rouge, etc. Bref, tout ce qui ne nous donne pas envie de sourire dans une journée, voire nous donne envie de grogner, de jurer, de pleurer ou d'engueuler la Terre entière, alors que la Terre n'y est pour rien et que cela ne changera pas grand chose au fond.
Ça, c'est le comportement qu'adopte mon paternel dès que les choses ne se passent pas comme il l'a décidé, exactement comme il l'a décidé ou comme il l'aurait voulu. Il est la preuve vivante, ce qui ne me rassure pas du tout, qu'on ne s'y habitue jamais vraiment. Bref, mon père, c'est le genre à faire une montagne d'un petit rien, à en faire une vraie crise d'angoisse et à te le faire payer à toi. Oui, parce que même si tu n'y es pour rien, absolument pour rien, d'une certaine manière, ça te retombe dessus. Si ce n'est pas directement, ce sera de toute façon par l'ambiance qu'il aura mise et la tension fort communicative (allez savoir pourquoi!). On ne sait jamais comment ça va se passer, à tout moment ça peut déraper.
Bref, je passe les détails passionnants. V'là t'y pas qu'il décide d'aller voir dans son pays d'adoption un marabout un français également exilé là-bas et ostéopathe tendance magnétiseur, ou quelque chose comme ça. En réalité, on n'a pas pu me dire exactement ce qu'il faisait, mais le fait est qu'il semble assez doué. Son truc, outre arriver à deviner ce qui ne va pas rien qu'en te touchant à certains endroits, c'est, d'après ce que j'ai compris, surtout l'écoute. Et Dieu sait qu'il y a du boulot là-dedans. Moi, je voulais aller le voir pour qu'il me guérisse ma P*** d'inflammation à la cheville, souvenir de guerre de chute de lit. Pas de bol, il avait choisi mes dates de vacances pour faire lui le chemin inverse. Je me suis donc rabattue (dit comme cela, ça ne semble pas fort sympathique...) sur son épouse, spécialisée elle dans l'acupuncture. Et c'est comme cela que, moi qui n'aurais jamais pensé le faire un jour, je me suis retrouvée alongée avec plein d'aiguilles un peu partout dans le corps (parce que tant qu'à faire, je n'avais pas que la cheville qui avait besoin qu'on s'occupe d'elle). L'aventure, c'est l'aventure.
Pour en revenir à ce qui nous intéresse (ok, en fait, y a que moi que ça intéresse), ce cher docteur es psy-ostéopathie a communiqué à mon paternel une façon de voir les choses de la vie, que mon père a répété à ma mère qui me l'a ensuite répété, et enfin c'est moi qui vous en fait part. Bref, une vraie chaîne de la chance, sans les mails qui vont avec.
Cette vision, on va l'appeler « l'échelle des valeurs ». C'est tout bête en fait, mais je sais que, pour moi, il m'est parfois besoin de m'y référer pour apprécier les évènements de la vie différemment, de manière plus juste, plus claire. Ça consiste, en somme, à donner sa juste valeur à tout ce qui nous arrive, à placer ces évènements sur une échelle de 1 à 10, 10 étant le stade ultime de la gravitude gravité, du malheur, de la douleur...
On se rend compte alors que, lorsqu'on utilise cette échelle, tel fait qui nous mettait les nerfs en pelotte, occasionnait chez nous un stress parfois destructeur, ne se place en réalité sur cette échelle qu'à une marche dérisoire à côté de tout ce qu'on pourrait y mettre au-dessus.
Je vous prends un exemple personnel : Je rentre de vacances, je ne suis même pas arrivée chez moi, bing, l'accident que y a pas plus con. Pas de Voiture pendant 3 semaines, et au final, 1700€ de réparations (et c'est loin d'être une Jaguar)... Vous vous dîtes : là, elle va péter un cable, aller chialer pendant des jours en se tapant la tête aux murs et crier sa rage contre la fatalité qui a mis un P*** de trottoir sur son chemin (elle a bon dos la fatalité, je sais). Ben même pas. Je me suis dit que ça ne changerait rien de se prendre la tête pour ça, qu'il n'y avait pas eu de blessés, que ce n'était que très embêtant surtout financièrement, mais au fond, pas de quoi dire que c'était « grave ». Chaque chose à sa juste place, pas besoin de lui donner une importance qu'elle n'a pas dans la réalité.
Tout ça pour en arriver à la conclusion (ouf!) que je me sens beaucoup plus zen depuis que j'ai cette idée en tête et que j'essaye de la mettre en pratique. Quand quelque chose de désagréable se produit, je saisis mon échelle des deux mains, et j'observe où il se situe dessus. Et la plupart du temps (mais pas TOUT le temps), c'est suffisant à réaliser que ça ne mérite pas ma hargne, ma colère ou des angoisses forcément inutiles.
Pourvu que ça dure...
"Les effets de la colère sont beaucoup plus graves que les causes."
Marc-Aurèle, Les 7 péchés capitaux
Marc-Aurèle, Les 7 péchés capitaux
Bon week-end (moi je suis de baptême, avec un médaillon représentant Le Petit Prince dans mes bagages)!
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