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La Face Cachée

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Albert Einstein

"La vie, c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre."

Juste par curiosité...

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31 octobre 2008 5 31 /10 /octobre /2008 19:36



    J'aime pas la chasse. Je ne sais pas si je vous l'ai déjà dit, mais j'aime pas la chasse. C'est dans mes gênes, c'est dans mon sang, c'est comme ça. Pas besoin de l'expliquer, pas besoin de le developper, je ne comprends juste pas qu'on puisse aimer tuer des êtres vivants, et surtout le faire pour son plaisir. On me répondra que la façon dont on tue les bêtes dans les abattoires n'a rien à envier à la chasse. Soit, mais comme d'habitude on mélange tout ("oui, j'ai fait ça mais lui il a fait pire", on se croirait dans une cours d'école) et cela pourrait faire l'objet d'un autre article. Et malgré toute l'horreur de ces gens qui font commerce du sang des bêtes sans n'avoir pour eux aucun égard, il n'en reste pas moins que la chasse demeure, à mes yeux, une pure course poursuite dont le but ultime est la mort de l'animal et la satisfaction qu'en tirera son meurtrier. Respect de la faune, amour de la nature, et tutti quanti, ce n'est pour moi que du discours pour se convaincre soi-même.

    Mais comme tout le monde, du moins à la campagne, je connais des chasseurs. Tiens, mon voisin par exemple : il a l'air sympa, souriant, drôle, mais il n'en demeure pas moins un chasseur. Oh, je ne suis pas du genre à me jeter sur lui en l'accusant d'être un assassin sans coeur qui trouve sa jouissance dans le fait d'enfoncer ses mains dans les entrailles d'un sanglier! Non, je ne suis pas comme ça. Au mieux, si le sujet venait à se poser entre nous, je n'hésiterais pas à faire savoir que je ne suis pas adepte de ce genre de chose, et que je ne comprends pas quel "plaisir" on peut en tirer. Oui, vous pourriez aussi dire que je suis lâche, c'est comme vous voulez. Mais si je devais me facher avec tous les chasseurs de la région, ça ferait beaucoup de monde et je tiens à ma peau, ils sont tout de même armés.

    J'ai connu aussi un autre chasseur. Quelqu'un avec qui je travaillais, un homme d'une gentillesse incroyable et en apparence doux comme un agneau. Le jour où j'ai appris qu'il était chasseur, je suis restée coite (oui, ça se dit comme ça). "Vous? Chasseur? Nooon!!!" Et puis en discutant, il a reconnu que s'il tuait un lièvre dans l'année, c'était déjà beaucoup, et que son plaisir consistait surtout dans le fait d'observer les animaux et la nature. Ah, je préfère!

    Pourquoi je vous parle de tout ça? Parce que cet après-midi, alors que je promenais le chien de ma frangine, ce ne furent qu'aboiements de chiens de chasse. Et puis autre chose retint mon attention, un autre bruit qui se faisait de plus en plus net au fur du chemin. Un son encore plus désagréable : les pleurs apeurés d'un chiot. Finalement nous arrivons à l'endroit où se garent a priori bon nombre de chasseurs et découvrons le véhicule de l'un d'eux, un pick-up, dégageant une odeur pestilentielle (je vous jure, une porcherie!) et un petit chien attaché à l'arrière du véhicule, sur lequel était installée une de ces cages prévues pour transporter ces chiens. A l'intérieur, sont disposées plusieurs attaches, très courtes, à laquelle de l'une d'elle était attaché le chiot qui, de ce fait, avait une marge de manoeuvre plutôt faible. La seule qu'il avait, à vrai dire, et qu'il avait mis en pratique, consistait à sortir de la cage par l'espace qu'il restait, et rester figé le long de celle-ci, c'est-à dire sur une toute petite surface. Il pleurait, chougnait, gémissait de toutes ces forces, et tremblait de tout son corps, le tout toujours dans cette puanteur inqualifiable. Je m'approche, prudemment, réalise qu'il est attaché, et doucement tends la main vers lui. Les présentations faites, je le caresse, le cajole, jetant aux alentours un regard en quête de l'hypothétique propriétaire du véhicule. Je reste un bon moment (malgré l'odeur... dommage que je ne puisse vous en fournir un échantillon... enfin, dommage... pas pour vous), il ne pleure plus. Je ne sais pas trop quoi faire à vrai dire. Je décide que je ne peux pas grand chose, à part continuer plus loin en espérant tomber sur lui et lui signaler la chose, à savoir son chien en fort mauvaise posture et tremblant de froid et de peur. Dès que j'enlève ma main, le chiot se remet lentement à geindre. Je m'éloigne. Quand je repasse quelques minutes plus tard, il est retourné dans la cage et semble moins apeuré. Je ne m'attarde pas trop vers lui : l'odeur la crainte de trop m'attacher et qu'il ne se remette encore à pousser ses petits cris aigus de chiot en me voyant m'éloigner.
Et j'entends derrière moi quelques gémissements qui résonnent dans la forêt, bientôt couverts à nouveau par les aboiements de ses aînés...

Chienne de vie.
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23 octobre 2008 4 23 /10 /octobre /2008 15:13
    Je ne sais pas trop si ce genre de truc est autorisé, et si c'est le cas, encore une porte ouverte au grand n'importe quoi.

    Je m'explique : depuis quelques années, je reçois des pub de cette société d'annuaire sur internet à destination des entreprises. Chaque année, je jette le courrier à la poubelle. Cette fois-ci, elle a réussi son coup, à savoir retenir mon attention. Elle a fait fort en m'envoyant purement et simplement son courrier sous forme de facture avec le TIP à renvoyer. Je suppose qu'il y aura toujours quelques gens pressés ou secrétaires peu regardantes pour signer et renvoyer le petit bout de papier qui coûte pas moins, pour ma part, 297€60. Ben oui, c'est pas comme si j'avais 2000€ à mettre en réparation de ma voiture!

    Mais ils sont pas si bêtes : en toutes petites lignes (tout petit petit), là, juste au-dessus du TIP, on peut lire "[...] Cette offre est facultative. Si elle est acceptée par le client il devra renvoyer le coupon réponse ainsi que les renseignements demandés [...]"
Mouais
Guère suffisant à mon goût...
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22 octobre 2008 3 22 /10 /octobre /2008 15:33
    Il y a des phrases qu'on entend, comme ça, au détour d'une émission de télévision, en l'espèce "Ce soir (ou jamais!)", et qui marque plus que les autres, raisonnent encore dans la tête quand le téléviseur est éteint, bref, font réfléchir.  
    Si si, je vous assure, on peut parfois réfléchir grâce au petit écran. Evidemment, si vous n'en avez pas envie, si vous préférez vous vider la tête de toute question, vous pouvez aussi regarder le journal télévisé de Pernaut. Et oui, je suis pour la liberté de tous, tant qu'on m'oblige pas aussi à regarder.
    Cette phrase, je pensais vous la mettre brut de décoffrage, sans développer aucunement, puisqu'elle se suffit à elle-même, d'après moi. Mais comme je change continuellement d'avis, ça sera un poil plus long...
   
    Cette fameuse phrase, on l'a doit à Oliver Stone, et peut sembler a priori anodine :
"On a échangé la liberté contre la sécurité"
Ben oui, ces quelques mots me poussent à la réflexion. ça me rappelle la campagne électorale de 2001 et la propagande sécuritaire des partis politiques et des chaînes de télévision (La France a peur, ça va tout pêter, on va tous mourriiiir (dommage, mardi y a marché)). ça me remet aussi en mémoire ce cher Rousseau et son Contrat Social. A ce sujet, je vous engage à aller lire l'article de Wikipédia sur cet ouvrage. Moi, ça m'a passionnée (mais j'ai parfois des occupations bizarres, j'en conviens). En bref, l'essai a pour but de « Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun, s'unissant à tous, n'obéisse pourtant qu'à lui-même, et reste aussi libre qu'auparavant. Tel est le problème fondamental dont le Contrat social donne la solution. » Et puis, tant qu'on y est, on pourra aussi s'étendre sur la vision de Hobbes sur ce sujet, qu'il développe dans le Léviathan, à savoir que "de la loi naturelle qui prescrit aux individus de défendre leur vie, ils tirent cette conséquence qu'il leur faut céder leur droit naturel à vivre comme ils l'entendent, dès lors que le maintien de ce droit nuit à la paix, c'est-à-dire à leur survie". (in mon manuel de culture générale d'étudiante, qui oppose donc Hobbes à Rousseau, pour qui le seul contrat légitime est le pacte d'association, et non un pacte qui donnerait l'autorité absolue au souverain, cen échange de la paix et donc la survie).

    Pour faire court : doit-on renoncer à sa liberté au nom de sa propre sécurité, voire au nom de la sécurité de tous? Question hautement épineuse, à l'heure des débats sur les caméras dans les lieux publics (il y aurait, en Grande-Bretagne, une caméra par habitant...) ou encore des tasers donnés aux policiers municipaux. N'y a-t-il "pas de liberté sans sécurité"? A l'inverse, « celui qui échange une partie de sa liberté contre davantage de sécurité n'a[-t-il] au final ni l'une ni l'autre »? Doit-on, sous couvert de lutte contre l'insécurité, légitimer les atteintes faîtes aux libertés individuelles ou tolérer les dérapages, les abus ou des bavures?
    Tout ça mérite réflexion, non? Si on renonce à se poser ces questions-ci, à s'interroger sur la manière dont on voit les choses, si on se laisse guider par ceux qui causent bien, et donc forcément savent mieux, on renonce, avant même qu'elle soit en jeu, à sa liberté, au moins à celle de penser. On a le droit de penser que le prix de la sécurité peut passer par des concessions faîtes sur la liberté; on n'a pas le droit, à mon avis, de laisser le choix à d'autres, de laisser d'autres décider ce qu'ils feront de ce qui nous appartient, de ce que nous devons être seuls à pouvoir disposer.
    Liberté inaliénable pour Rousseau contre renoncement de tous à leur droit naturel au profit d'un souverain, au nom de la survie, pour Hobbes?

    Et puis, pour aller encore plus loin, le Contrat Social implique-t-il la sécurité de l'emploi, le droit au travail, la sécurité sociale... ? Le tout sécuritaire, l'abandon d'une partie de sa liberté au profit d'une apparence de sécurité, et ce entre les mains du groupe social ou de quelques personnes, n'est-il pas le plus simple moyen trouvé par l'individu pour se déresponsabiliser et rejeter toute faute sur le corps social ou sur celui dans les mains duquel il aura remis les clés du jeu? Genre "Tiens, prends le volant (oups), et en cas d'accident, je ne serais responsable de rien, voire même tu auras affaire à moi, car, putain, c'était ma voiture!" Et pourquoi pas, genre "Je t'élis, te donne la direction des opérations sur les propositions que tu m'as faîtes, mais si ça capote, je n'y suis pour rien, hein!" Ou encore genre "ah ben l'patron, y l'a intérêt à c'que la boite marche, parce que sinon, y va me piquer mon boulot, c't'enfoiré! Et pis j'ai donné tellement d'années à c'tt'entreprise (aaah booon? et elle a rien donné en échange???)!"
Bon, ok, peut-être que là je m'égare...

    Pour finir, ne doit-on pas faire la distinction entre l'insécurité, et le sentiment d'insécurité, deux maux ayant des remèdes différents? Il est si facile de manipuler les sentiments...


"Notre liberté est menacée par le besoin de sécurité et la sécurité elle-même est menacée par le souci obsédant qu'on en a."
Norbert Bensaïd, Extrait de La Lumière médicale


"L'adversaire d'une vraie liberté est un désir excessif de sécurité."
Jean de La Fontaine, Extrait de la fable Le loup et le chien

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27 septembre 2008 6 27 /09 /septembre /2008 23:41

CB

    S'il y a un objet dont je me sers plutôt rarement, c'est bien la carte bleue. Et ceci pour diverses raisons. Je m'en sers pour quelques achats sur le net et pour réserver mes hôtels. C'est quasiment les seules cas. Et puis l'autre jour, je me suis achetée une imprimante (une superbe multifonction qui fait plein de trucs mega trop géniaux, et pour seulement 49€) (précision très intéressante, vous en conviendrez), et je n'avais pas le choix, il fallait que j'utilise ce truc rectangulaire et bleu. J'en fais quoi M'dame? C'est quoi déjà mon code? Et hop, c'était plié, je repartais avec ma magnifique imprimante multifonction pour seulement 49€. Dans la voiture, la chambre d'hôtel (mais si, je vous ai déjà parlé de l'air ébahi du jeune réceptionniste, qui m'a même demandé par la suite à voir ma chambre... par curiosité... Du coup, à chaque fois qu'il me voit, il est quasi mort de rire)(vaut mieux faire rire que pleurer), et on n'en parle plus.
    Et voilà justement où je veux en venir. J'ai réalisé de nouveau ce jour-là le côté pervers de cette carte. Si si, y a de la perversité derrière cet objet-ci. J'ai réalisé que j'avais fait cet achat de manière beaucoup plus légère que je l'aurais fait en devant sortir 50 balles de ma poche, le tout en jolies images de ponts. On réalise beaucoup moins la somme à débourser quand tout se fait sans qu'on en voie réellement la couleur. Bref, c'est moins douloureux.
    Diantre, me direz-vous (ah ben non, p't-être pas), tant mieux si ça fait moins mal! Sauf que cette facilité d'achat par ce petit bout de plastique, ce début de non conscience de l'argent dépensé, commence à expliquer pourquoi tant de gens se retrouvent endettés sans pour autant avoir ce qu'on pourrait qualifier de faibles revenus. Si si, il y en a : j'en connais. Cela l'explique, mais ne le justifie en rien à mes yeux. Surement parce que c'est moi aussi qui me retrouve avec des chèques sans provision de la part de clients, pour des achats bien loin d'être essentiels (j'suis réaliste). Ça m'énerve, voire ça m'exaspère.
    Certains alors auraient l'idée saugrenue de me traiter de radine. Je leur répondrais que non, je suis seulement économe (et pis un peu auvergnate aussi). Et si je ne l'étais pas, et bien soit je vivrais sous un des beaux ponts de nos « chers » billets, soit j'aurais choisi un autre métier. Je compte donc, par obligation, et aussi parce que j'aurais horreur d'avoir des dettes ou de devoir me dire qu'il ne me reste que 10€ pour finir le mois alors qu'on est seulement le 5.
    Mais ça ne m'empêche en rien d'aller au resto, ou d'acheter des légumes bio ou des produits issus du commerce équitable. Faut juste savoir faire des choix, certes pas toujours les bons ou qui laissent un goût amer (je me doute que mon imprimante pas chère n'est ni équitable, ni écolo... d'un autre côté, je ne crois pas que cela existe...).
    Mais au fond, je suis comme beaucoup : je rêve d'avoir un compte en banque bien fourni et de pouvoir faire fumer la carte dès que l'envie m'en prendrais...


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9 septembre 2008 2 09 /09 /septembre /2008 22:01
"Ne t'inquiete pas pour moi, ce n'est pas ton role". "Ce n'est pas ton rôle"? Ce n'est pas Mon rôle?

    Quand j'ai lu cette phrase, je me suis dit "tiens, c'est vrai ça" et un court moment je me suis sentie plus légère. Un court moment. Très vite, je me suis dit : "mais attends, j'ai un rôle, moi?". On a oublié de me prévenir. Je ne savais pas que, en particulier en amitié, on avait une fonction particulière, qu'on pouvait être mis dans une case correspondant à nos attributions. Toi, tu es là pour faire rire, toi pour écouter, toi pour prêter ton épaule et toi uniquement quand ça va bien.

Je ne savais pas qu'il n'était pas dans mes attributions de me faire du soucis pour quelqu'un, que cela ne relevait pas de moi, que je n'avais pas été désignée pour cela. Seulement moi, je joue très mal la comédie, je ne suis qu'une piètre actrice.

     Ben mince alors, on en découvre tous les jours! On prend tous les jours des cours de relations humaines (même à 30 ans, mais d'un autre côté, j'ai beaucoup de retard)! ça marcherait donc comme ça, vraiment? Toi, tu as ce "rôle"-là, tu ne dois pas en sortir.
Et donc l'autre peut aller mal, être complètement paumée, complètement perdue, mais moi je n'aurais pas à m'en soucier, non, parce que ça ne serait pas inscrit quelque part que j'en ai la mission. Mieux encore : je n'en aurais peut-être même pas le droit! On irait jusqu'à me le renier, et m'en faire presque le reproche!

     Ah oui mais ça va pas être possible, ça! Non, ça ne marche pas comme ça. Je ne peux pas - et d'ailleurs qui le peut? - apprécier quelqu'un puis ne pas ressentir quelque chose quand cette personne ne va pas bien. Et puis, à l'inverse, cela voudrait-il dire qu'on n'a pas à être heureux du bonheur éventuel de ces personnes?

    Ouep, c'est vrai, tout cela est bien compliqué : les règles, garder sa place (surtout quand on ne l'a pas encore cernée), les conventions, ce qui se fait et ce qui ne peut se faire. Ne pas inventer, ne pas innover. Le bien, et le mal.
Comme si on avait le choix. Comme si on avait le choix d'être triste ou non, de penser ou non, d'être en attente ou non.
Comme si le fameux "Ne t'inquiète pas" avait un sens, sauf de la part de la personne qui le prononce. Comme si on choisissait de s'inquiéter ou non.
Tu ne vas pas bien, tu tombes, mais la vie est belle, puisque tu me dis de ne pas m'en soucier. Facile. Trop facile.

     J'ai l'impression d'être injuste, là. Je sais bien que cette phrase n'est pas dîte dans le but de vexer, mais correspond au dernier retranchement, quand on veut soulager quelqu'un, mais qu'on ne veut pas lui mentir en s'inventant un "aller mieux". Une façon de lui dire : ça ne va pas pour moi, mais que cela ne t'empêche pas, toi, d'aller bien, d'être heureux.
    Mais cette question de "rôle", ce mot peut-être tapé à la va-vite, sans aucune mauvaise intention, me dérange, voire m'insupporte.

Parce qu'il y a des raisons de s'inquiéter.
Parce que je continuerai, même si on m'en interdit la possibilité, et même si ça fait mal.
Et parce que c'est le cas, même si je ne le dis pas forcément.

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2 septembre 2008 2 02 /09 /septembre /2008 22:10
     Il n'y a pas à dire, il y a quelque chose dans l'air qui incline à la morosité générale. Ce ne peut pas être le climat : il fait un temps splendide ici. C'est surement lié à la rentrée, inévitablement, mêrme si on est loin d'être tous en train de "rentrer" d'une quelconque manière, que certains ne sont même pas sortis. Mais la rentrée des classes influe toujours sur l'ambiance générale. Cela ne peut pas encore expliquer tout.

    J'entends par "tout", ce global manque d'enthousiasme, cette démoralisation que je ne cesse de voir tout autour de moi. C'est flippant. C'est flippant, parce que l'on a alors plus de mal à se faire remonter son propre moral défaillant. C'est flippant parce qu'on aimerait voir les gens qu'on apprécie aller bien. C'est flippant parce qu'on voudrait pouvoir faire quelque chose pour dissiper cette grisaille, alors qu'on s'en sent complètement incapable. Parce qu'on se sent soi-même un peu abattu. Comment trouver les mots qui feront sourire quand on n'a soi-même qu'une grosse envie de chialer?
    Mais on essaye quand même, parfois.

    Il y a cette formule qui m'interpelle depuis longtemps, cette question récurrente que l'on pose comme l'on dit Bonjour, au revoir, ou merde, cette question que l'on pose comme une habitude, sans trop en attendre vraiment de réponse, cette question qui tient en 4 lettres : "ça va?"
    Ces deux mots semblent comme la suite logique du "bonjour" ou du "salut". Une formule de politesse finalement. Juste une formule de politesse? Est-ce qu'on attend autre chose qu'un "bien, et toi?"? Est-ce qu'on a vraiment envie de connaître la vérité? Est-ce qu'on a envie réellement que la personne à qui l'on pose la question nous donne son véritable état d'esprit du moment ou nous dresse la liste de tous ses maux, physiques ou psychologiques? Je me pose sincèrement la question. Moi, j'ai une certaine difficulté à mentir. J'ai râté ce cours-ci à l'école. Aussi, quand on me pose la question, que cela ne va pas terrible, et que je n'ai pas envie de faire connaître mes petits soucis ou mes mauvaises humeurs, je ne sais pas trop quoi répondre, j'esquive comme je peux. Le "oui, et vous/toi" devient très diffcile, et on finit par espérer surtout ne croiser personne.
    Il y a les personnes à qui on n'a pas particulièrement envie de raconter sa vie, et il y a les personnes qu'on n'a pas envie de démoraliser encore plus. Surtout qu'au fond, on se dit qu'il n'y a rien de bien concret à cet abattement que l'on ressent, qu'il y en a d'autres qui ont bien plus de raisons d'avoir le moral dans les chaussettes.

    Tout ça pour dire que c'est bien triste de demander comment ça va sans en en attendre réellement de réponses, que c'est bien triste que ce ne soit plus qu'une façon de parler, avant de passer à autre chose, comme pour qu'il n'y ait pas qu'un grand vide entre le "bonjour" et la suite du programme, une forme de lien sans conséquence.
    Il y a ceux que l'on entend, et il y a ceux que l'on dit. Il y a le "comment allez-vous?" adressé à un collègue de travail ou à un client qu'on connait tout juste, et le "alors, comment tu vas aujourd'hui?" dit à l'adresse d'un ami pour lequel on s'inquiète réellement de connaître son état de santé ou son état d'esprit. Comment alors ne pas en attendre une réponse franche et honnête, de celle que l'on donne aux personnes que l'on croit dignes de sa confiance, dignes donc d'entendre la vérité?

   Tout ça pour en arriver à cette constatation : je donne ici sans cesse mes états d'âme. Mais je m'intéresse tout autant à ceux des autres. Et puis, ça fait du bien de partager un peu, même si c'est de la grisaille, ou même si c'est à l'inverse pour faire connaître son bonheur, sa bonne humeur, passagère ou durable, son allégresse.

    Alors juste poser la question à ceux qui passent par là ou pourraient s'égarer ici : "Comment ça va?"

Sincèrement.


"Politesse. La plus acceptable des hypocrisies."
Ambrose Bierce

"L'égoïsme inspire une telle horreur que nous avons inventé la politesse pour le cacher, mais il perce à travers tous les voiles et se trahit en toute rencontre."
Arthur Schopenhauer, Extrait de La Morale
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21 août 2008 4 21 /08 /août /2008 20:27
    J'ai une petite question qui n'intéressera peut-être personne. Vous avez bien sûr entendu parler de ce que l'AFP a nommé "Des fruits et légumes vendus à prix coûtant jeudi à Paris et en banlieue". Vous en avez entendu parler sur toutes les chaînes (sauf sur Gulli) et dans tous les journaux, en reprenant précisément les termes utilisés par l'AFP.

    Moi-aussi. Seulement voilà, ça me travaillait, ça me titillait, notamment après avoir entendu quelques interviews et énoncé quelques exemples de prix. Certes, je suis méfiante, surtout à l'égard des journaux télévisés (et autres : pas de jaloux), je sais qu'ils ne sont pas à 1 ou 2 euros près, mais quand même. J'entends donc qu'on évoque notamment des melons à 1€50. 1€50, tiens, c'est marrant, les derniers que j'ai acheté sur le marché m'ont coùtée 50 cents. Ok, c'est vrai, je suis sur place, les melons poussent au bas de ma porte. Mais 66% plus cher, ça fait une somme non négligeable, tout ça pour les coûts de transport. Ben oui, on nous parle de vente "prix coûtant", c'est donc que la seule différence entre un melon qui serait vendu prix coûtant chez moi et un melon vendu prix coûtant à Paris et qui aurait poussé chez votre humble servitrice... serviteuse?... serviteur (on va dire comme ça), c'est les frais engendrés par son transport.

    Parce que de ce que je sais, le prix coûtant, c'est, en gros (concept mal défini), le prix en dessous duquel la vente se fait à perte (en très gros, c'est donc l'ensemble de ce qu'aura coûté le melon, sans que l'on y gagne).
    C'est donc là tout le problème. Quel est le but d'une telle opération? Montrer combien les grandes surfaces s'engraissent sur le dos des producteurs, tout en augmentant sans cesse leurs prix, au détriment bien sûr des consommateurs (nous, quoi! oui, je sais ça fait mal) qui voient donc leur pouvoir d'achat baisser (et un bon mot-clé de placer, un!), et puis pousser lesdits consommateurs à s'adresser d'abord à eux au lieu de se rendre dans leur magasin préféré (vous savez, le « on va vous aider à mieux consommer ». Tu m'étonnes (Simone)! On va pas vous aider à manger plus sainement ou à ne pas acheter mille trucs dont vous n'aurez pas l'utilité. Non, bien au contraire, on va vous aider à mieux « consommer » (de tomate). Relevez bien l'importance du terme choisi...), tout cela en leur prouvant, par la pratique, que c'est moins cher. Mais si ces produits sont vendus "prix coûtant", qu'est-ce qui nous dirait que, vendu au tarif normal, le producteur n'appliquerait pas une marge de 3?

    Voilà donc le "fruit" de ma réflexion, ou plutôt ce que je crois avoir compris en tombant (même pas mal) sur le
site du PCF, co-organisateur de l'événement : point n'y est fait mention de "prix coûtant" (ou je l'ai raté) mais bel et bien de "juste prix" (non, pas l'émission), et de développement "équitable".

     RIEN A VOIR, vous en conviendrez, non?
Je vous invite donc à aller lire l'article du PCF sur cette manifestation, une fois n'est pas coutûme.

   Laissons de côté, ou pas, le fait que cela n'était pas qu'organisé à "Paris et sa banlieue", comme pouvait le laisser penser les journaux sur lesquels je tombais (mais je ne tombe pas toujours très bien)...


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6 août 2008 3 06 /08 /août /2008 14:36
     La semaine dernière, je trouve dans ma boite aux lettres - la vraie, celle dans lequel y a du papier que vient déposer un monsieur (ou une dame) en chair et en os - le journal du village, d'une périodicité plus qu'aléatoire. Parler de "journal", c'est peut-être un peu excessif, disons 8 pages d'informations sur la vie du village, notamment la vie associative, les numéros de téléphone utiles, les déclarations de naissances et mariages et les avis de décès, les dates pour déposer ses encombrants (on ne dépend d'aucune déchetterie, ce qui n'est pas pratique), etc.

    Sur la première page du bulletin, on y trouve le mot du maire : gnia gnia gnia... chers amis... gnia gnia... les soucis du conseil.. gnia gnia gnia... les grands chantiers que nous conduirons... gnia gnia gnia... merci de m'avoir élu... etc.
Le texte finit par ces mots :
"Longue vie et prospérité à tous"

    Où je veux en venir, vous vous demandez sans doute?
Et bien, je reconnais qu'à la lecture de ces mots m'est venu un petit rire cynique et de mauvais goût. Oui, parce qu'il faut quand même que je vous dise que Monsieur le Maire nous a fait mi-juillet une crise cardiaque et n'est plus...

    Certes, un petit mot a été rajouté au bulletin d'information pour informer de ce décès et expliquer la décision de poursuivre la publication, mais ce "longue vie" a tout de même un petit goût difficile à déterminer.

    Quand je pense qu'en plus, il va falloir retourner voter, parce que 2 conseillers municipaux avaient déjà démissionner... Pfff

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22 juillet 2008 2 22 /07 /juillet /2008 16:07
    Et si qu'on essayait de savoir de quoi qu'on parle un peu? On est d'accord? On hoche la tête avant que la p'tite dame elle reparle encore d'elle comme si que ça intéressait quelqu'un? (ça me fait penser à ceux qui s'adresse à moi en me disant: "comment elle va aujourd'hui?". Euh, qui?)

    Allez, je vous lance ça comme ça, vous en faîtes ce que vous voulez, une manière de revenir sur ce que j'avais déjà annoncé dès mon
premier billet :

    ""Aujourd'hui" est formé de quatre mots: "au", "jour", "de" et "hui". Autrefois un seul de ces mots, "hui" (ou "ui") suffisait pour dire la même chose (Plustost huy que demain). "Hui" vient de l'adverbe latin "hodie" qui signifie: "en ce jour", "aujourd'hui" qui vient lui-même de "hoc die", expression formée du démonstratif "hic" masculin ("hoc" à l'ablatif) et du substantif "dies" ("die" à l'ablatif) = "jour". Mais revenons à "hui". A ce mot qui paraissait sans doute trop court à nos ancêtres, on a ajouté l'expression redondante: "au jour". Ce qui fait que "aujourd'hui" est à présent l'équivalent de: "au jour de ce jour". Ce pléonasme n'étant sans doute pas encore suffisant, on ne craint pas de dire parfois: "au jour d'aujourd'hui"... Peut-être que cette volonté de bien vouloir marquer le temps présent, car "aujourd'hui" représente, en quelque sorte, le "présent dans la courte durée", le "véritable" présent n'étant que le moment éphémère durant lequel je parle, point infime, peut-être même imaginaire, qui oscille entre le passé et le futur, marque bien cette difficulté d'appréhender le fugitif instant.
Résumons: le passé et le futur, tout le monde en conviendra n'existent pas, presque par définition; le présent est égal à une seconde sur moins l'infini. On en arriverait à penser que l'existence se situe en dehors du temps. Mais à chacun son opinion.

    Est-ce correct de dire "au jour d'aujourd'hui"?
Réponse: C'est un pléonasme! "Aujourd'hui" suffit! Au même titre que: monter en haut, enfin pour finir, comme par exemple, emmener par la main, ajouter en plus... et toutes les expressions qui courent actuellement...
"


Pour la référence, c'est
ici (non, là!).
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2 juillet 2008 3 02 /07 /juillet /2008 19:59

    Une anecdote! Une anecdote!
   Allez, montrez plus d'enthousiasme, parce que quoi que vous disiez, je ne reviendrais pas sur l'article précédent. Non mais, c'est qui qui  (et non pas c'est kiki, quoique je les ai gardé, mes kikis) décide ici! Non, restez!

    Donc, je vous la raconte mon anecdote? C'est vous qui voyez, moi, je ne force personne. Alors, on fait quoi? Oui? Non? Faut vous décider hein, on va pas y passer quinze jours, et puis en fin de compte vous risquez d'être déçus par ma petite histoire, vu qu'elle n'a quand même rien d'extraordinaire, c'est d'ailleurs pour ça que je compense la suite du billet par plein de blabla sans intérêt mais qui tient de la place et puis comme ça ceux qui lisent jusqu'ici sans se casser ailleurs, c'est qu'ils la veulent vraiment mon histoire. P'tain, ils vont quand même être déçus... Finalement, j'hésite : la raconte, la raconte pas?
Sans rancune?

Bon, allez, je me lance.

    Il y a quelques années, alors que j'étais encore étudiante et que ma soeur, qui fait le même boulot que moi aujourd'hui (ou plutôt l'inverse), travaillait déjà, nous étions allées voir notre grand-mère avec une amie institutrice. Oui, ça arrive, je suis sûre que tout le monde a des ami(e)s profs, ou alors c'est qu'il y a quelque chose qui plane au-dessus de ma tête,
la poisse (non, je plaisante, Zeste, c'est juste pour rire!!!), je ne sais pas quoi, parce que moi, j'en connais plein (tout étant relatif, je parle au vu de mes connaissances globales), et depuis longtemps, à tel point aujourd'hui que lorsque je rencontre quelqu'un, je suis tentée de ne pas lui demander son métier, mais de lui demander directement dans quelle classe il ou elle enseigne. Bref...
    Ma grand-mère a toujours voulu avoir une de ses petites-filles institutrices (les petits-fils? Mais vous n'y pensez pas! Jamais elle ne leur aurait dit quoi faire de leur vie!). Et pas de bol pour ma soeur, son désir s'était porté sur elle qui, ça tombait bien, en avait émis l'idée. Mais
grâce à dieu, elle a bien vite renoncé. Oui, il faut comprendre qu'en tant que petite soeur, je sais mieux que personne comment ma frangine aurait enseigné :
"- Abruti, tu vois pas que bonbonnière ça ne s'écrit pas avec un "m"!
-  mais, madame...
- j't'ai autorisé à m'causer? Nan! Ben alors tu fermes ta gueule et tu me copies mille fois "je ne parle pas à la maîtresse quand il pleut". Non mais, c'est qui qui (encore! v'z'êtes lourds!) commande ici!"
Et ça ne l'aurait pas fait.

Je le reconnais, j'exagère
beaucoup un peu. Mais vous ne connaissez pas ma soeur, et sa patience légendaire. Moi, si.

Encore bref.

    Et donc, ce jour-là (vous suivez toujours?), alors que ma soeur se trouvait
aux toilettes un peu plus loin dans l'appartement, mais à portée d'oreille, ma grand-mère pose la question à cent balles à l'amie en question. J'vous retranscrit à peu près la conversation (à peu près, j'suis pas greffière):
"- Ohhh, vous faîtes quoi comme métier, S.?
- Je suis institutrice (prof des écoles, on va pas chipoter, sinon on finit par ne plus rien y comprendre), madame.
- Ohhh (toutes les grand-mères ne font pas "ohhh" tout le temps? Ce serait une idée reçue alors?) (concentrez-vous, c'est là que ça devient intéressant) (pour la peine, on va même reprendre avant le Ohhh) Ohhh, mais alors vous avez un travail, VOUS! (sous-entendu, un VRAI, un qu'on peut s'en vanter, un qu'on peut dire à la mère Duchmol, la voisine du 1er qu'a un fils qui travaille à la Poste, donc qui a un VRAI métier lui-aussi : et bien, ma petite-fille, vous savez pas ce qu'elle fait, et bien elle est...)"

    Je ne vous dis pas la tête de ma soeur
en sortant des toilettes en revenant vers nous! Je crois qu'elle n'a rien dit, surement l'effet du choc.

    Oui, bon, je la comprends un peu ma grand-mère, elle aurait préféré que tous ses petits-enfants aient une situation sûre, un truc qui leur assure un avenir sans accroc, ce n'était pas
que méchant ou seulement pour se vanter auprès des copines voisines.
Mais elle ne s'était pas rendue compte que cela avait été blessant.

Moi, à ce moment-là, je n'étais encore pas tout à fait perdue, puisque je faisais des études de Droit.
Moi, elle m'a seulement dit, plus tard, alors que j'avais commencé de bosser, ou plutôt de ne pas bosser d'après elle, qu'avec les études que j'avais faîtes, et bien, pourquoi pas, je pouvais peut-être être secrétaire...

Mais oui mamie. Bien sûr.


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